Betty et les trois petits cochons
Betty et les trois petits cochons

Betty et les trois petits cochons

Il était une fois, trois petits cochons qui vivaient paisiblement dans leur solide maison en brique, près de la forêt. Depuis qu’ils s’étaient débarrassés du grand méchant loup, plus personne ne venait les embêter. La vie des trois frères était douce, paisible et bien organisée. Albert, le petit cochon qui avait construit la maison de paille, s’occupait désormais du potager. Il y faisait pousser de beaux légumes avec lesquels il cuisinait de succulentes soupes. Henri, le petit cochon qui avait fabriqué la maison de bois, était évidemment le menuisier* de la famille. Armé de sa scie, il créait toutes sortes de meubles et d’objets joliment sculptés. Quant à Maurice, le petit cochon qui avait bâti la maison en briques, il était naturellement le maçon* de la bande. Il était toujours enthousiaste lorsqu’il s’agissait de faire de gros travaux. Les trois frères s’entendaient à merveille et rien, semblait-il, ne pouvait briser cette harmonie*.
 

Mais un jour, Albert, de retour d’une cueillette aux champignons, trouva un pauvre cochonnet assis sur le bord du chemin en train de sangloter. Albert s’arrêta pour le consoler. L’inconnu leva la tête et Albert découvrit son visage. Ce n’était pas un cochonnet, mais une petite truie* ! Et Dieu, qu’elle était jolie, avec ses grands yeux bleus, ses longs cils papillonnants, ses sabots vernis et sa tâche en forme de fleur, juste à côté de son oreille droite ! Albert en fut tout étourdi. « J’habite avec mes frères, tout près d’ici, dit-il. Si vous voulez, vous pouvez venir vous reposer chez nous. » La petite truie accepta. En arrivant à la maison, ils furent accueillis par Henri et Maurice. « Qui est-ce ? demandèrent-ils à leur frère. » « Je ne sais pas, répondit Albert. Elle avait l’air si triste que je lui ai proposé de venir ici. » Réunis dans la salle à manger, les trois petits cochons regardaient leur invitée avec curiosité. « Je m’appelle Betty, finit-elle par dire. J’habite dans une ferme, de l’autre côté de la forêt. J’y étais heureuse jusqu’au jour où le fermier a décidé qu’il allait me vendre au charcutier*. Et vous savez ce qu’il fait le charcutier avec les petits cochons, n’est-ce pas ? Alors, comme je ne voulais pas finir en saucisses et en jambons, je me suis enfuie dans la forêt. J’ai marché, marché, et puis j’ai rencontré votre frère. Maintenant, je n’ai nulle part où aller. » Les trois petits cochons lui proposèrent aussitôt de s’installer chez eux et elle accepta. Albert lui laissa sa chambre et alla dormir dans celle d’Henri. Les trois frères étaient aux petits soins pour Betty. Comme elle adorait les pommes, Albert passait ses journées à préparer du jus de pomme, de la compote de pommes, des gâteaux aux pommes. Henri lui confectionna plein de jolis meubles et de jolis objets en bois pour décorer sa chambre. Et Maurice, en maçon appliqué, se lança dans la construction d’une salle de bains avec une vraie baignoire, car Betty adorait prendre de bons bains chauds. Malgré toutes ces attentions, Betty avait toujours l’air un peu triste.
 

La bonne entente qui régnait jusque-là entre les trois petits cochons disparut peu à peu. Ils devinrent jaloux* et méfiants*, chacun voulant surpasser* les deux autres aux yeux de Betty. Cette dernière voyait bien que sa présence avait bousculé la vie des trois petits cochons et ça la rendait encore plus triste. Si triste qu’un jour, elle s’en alla, laissant une lettre qui disait : « Chers petits cochons, merci pour votre accueil et votre gentillesse. Je ne veux pas que vous vous disputiez à cause de moi alors, je pars. Redevenez de bons frères et oubliez-moi.» Les trois frères s’élancèrent aussitôt à sa recherche. Ils fouillèrent toute la forêt et finirent par la retrouver dans une clairière, sous un chêne, en train de chercher des glands. Mais elle n’était plus seule. Deux autres petites truies qui lui ressemblaient étrangement l’accompagnaient. En apercevant les trois petits cochons, Betty cria de joie et fit les présentations : « Voici Popy et Rosy, mes petites sœurs. J’avais tellement peur qu’elles soient livrées au charcutier que je suis allée les chercher à la ferme. Êtes-vous d’accord pour que nous restions quelque temps chez vous ? » Inutile de vous préciser qu’ils étaient, bien sûr, tout à fait d’accord. Et c’est ainsi qu'il y eut bientôt trois maisons près de la forêt : celle de Maurice et Betty, celle d'Albert et Rosy et celle d'Henri et Poppy. Ils y vécurent heureux et eurent plein de petits cochons.

Explication des mots difficiles :

Un menuisier : c’est quelqu’un dont le métier est de travailler le bois, pour construire des maisons ou pour fabriquer des meubles et des objets.

Un maçon : c’est quelqu’un dont le métier est de construire avec de la terre, des pierres, des briques et/ou du ciment.

L’harmonie : c’est quand plusieurs personnes s’entendent bien.

Une truie : c’est la femelle du cochon.

Un charcutier : c’est quelqu’un dont le métier est de préparer et de vendre la charcuterie, les produits préparés avec les différentes parties du cochon.

Jaloux : c’est quand on a peur que la personne qu’on aime préfère quelqu’un d’autre.

Méfiant : c’est quand on n’a pas confiance en quelqu’un.

Surpasser : c’est quand on fait mieux que les autres.

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